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21 octobre 2004 : la ligature et le haubanage

Un petit mot d'accueil à notre nouveau membre : Jean-Michel qui cultive depuis quelques temps déjà des arbres de notre région. Il a amené un tilleul qu'il a haubané. Chacun y va de son avis sur l'arbre en question et Jean-Michel explique ses choix et ses projets pour cet arbre.

On revient aussi sur le thème abordé la dernière fois : les poteries. Denis, notre président, nous avait distribué un arbre et l'exercice consistait à imaginer le pot qui pourrait aller pour celui-ci.

chacun a pu montrer ce qu'il avait imaginé...

et a pu dire ce qu'il pensait des oeuvres de ses petits camarades...
certains se sont laissés aller... ou bien on abusé du thé vert, personne ne saura jamais où François a pu puiser son inspiration...

Bon on a quand même fini par aborder le thème du jour à savoir la ligature et le haubanage :

pourquoi ligaturer ?

Pour donner un aspect âgé aux arbres car les jeunes branches poussent vers le haut alors que les vieilles branches sous leur propre poids tendent vers l'horizontale, voire vers le sol parfois (au moins pour certaines silhouettes d'arbre) On peut aussi haubaner les branches pour arriver à ce résultat. La ligature permet toutefois une plus grande liberté dans le mouvement donné aux branches. Il faut essayer de donner UN angle commun à toutes les branches par rapport au tronc pour apporter une harmonie à l'ensemble.

quels matériaux utiliser ?

On utilise du fil de ligature et du raphia et parfois des tord-troncs. Pour les fils de ligature, on utilisera soit du cuivre, soit de l'aluminium anodisé. Certains utilisent encore du fil de fer, mais ce dernier rouille et a tendance à s'incruster beaucoup plus vite dans l'écorce, ce qu'il faut à tout prix éviter. Les fils sont habituellement disponibles en diamètre de 1 à 7 mm par demie taille (1-1,5-2-2,5-etc...).

le fil de cuivre

Longtemps le matériau exclusif de la ligature, il offre malheureusement de nombreux inconvénients : Il faut le recuire avant utilisation, il durcit avec le temps (ce qui peut également être un avantage pour former de gros troncs ou de grosses branches qui ont tendance à vouloir reprendre leur forme originelle). En outre si une erreur de ligature est commise, il faudra de nouveau le recuire avant de pouvoir le réutiliser : c'est fastidieux. C'est un matériau cher, qu'il est difficile de trouver prêt à l'emploi. La plupart du temps, on est obligé de dénuder du fil électrique et de repasser par l'étape recuisson. Il est anti-fongique, ce qui est une propriété intéressante, mais attention, à forte dose, il devient toxique pour la plante (problème des ligatures au long terme)

le fil d'aluminium anodisé

Il s'agit d'aluminium naturel ou teinté, ce qui est plus discret et brise moins l'harmonie de l'arbre. Il est plus souple que le cuivre et ne s'oxyde pas. Sa "souplesse" est un avantage lors de la pose mais également cela implique une utilisation de fils d'un diamètre plus important qu'avec le cuivre pour arriver à un résultat équivalent. Il est dorénavant d'usage le plus courant du fait de sa facilité de mise en oeuvre et sa grande disponibilité (commandes groupées au sein du club en ce qui nous concerne, qui nous permet d'en disposer au meilleur prix)

le tord-troncs

A utiliser avec précaution du fait des risques de cassure réels...

image issue du catalogue paris-bonsai

Les techniques de ligature

la technique "traditionnelle"

Il convient dans un premier temps de protéger l'écorce, au moins pour le tronc et les branches les plus fortes à l'aide par exemple d'un faisceau de fils de raphia qu'on aura préalablement noués aux extrémités puis roulé avant d'être mis à tremper dans un seau d'eau, afin de l'assouplir, pendant environ une heure.

à terme l'écorce, après avoir été consciencieusement brossée et nettoyée pour éviter que des parasites ne s'y logent ou éviter la prolifération des moisissures, doit être entièrement recouverte de faisceaux de raphia à la façon momie égyptienne. L'étape de la ligature proprement dite peut ensuite commencer.

On commence toujours une ligature par un ancrage soit dans le sol pour le cas du tronc, soit à même le tronc dans le cas d'une branche, voire même d'une branche principale pour une branche secondaire. On commence toujours pas ligaturer les parties les plus fortes pour finir par les ramifications secondaires : on suit le sens de la sève. Les fils doivent être utilisés par diamètre décroissant au fur et à mesure de la ligature. L'ancrage doit être au minimum d'un tour. Si on souhaite "baisser" une branche, il faut que le premier tour de ligature arrivant sur la branche passe au-dessus de la branche et inversement, si on souhaite la "relever", le premier tour de ligature doit arriver au-dessous. L'opération de "déligaturage" se fera en sens inverse, à savoir les plus petites ramifications en premier et ainsi de suite jusqu'aux parties ayant un diamètre le plus important. Parmi les précautions à prendre, surtout s'il s'agit d'arbres à bois "cassant" il serait judicieux d'envelopper les parties à ligaturer d'un linge humide deux ou trois jours avant la pose des fils.

une technique alternative

Il s'agit d'effectuer une entaille importante dans le tronc et d'y insérer un fil de ligature d'un diamètre important, et de mettre ensuite en forme. Le fil de ligature devra être enlevé avant que l'entaille ne se soit refermée, il ne doit pas rester à l'intérieur. On peut comparer cette technique à celle qui consiste à mettre une broche sur un os cassé (bien que la branche ou le tronc ne soient pas cassés dans notre cas de figure) pour lui permettre de se remettre en place dans la bonne position, la bonne position étant pour le cas de notre arbre celle qui nous convient par rapport au projet qu'on a pour lui.

Pour documenter ce thème, Denis s'est appuyé sur un dossier paru dans un des premiers exemplaires de "Bonsai création" une revue aujourd'hui disparue.

La ligature sera également le thème de la journée atelier du 14 novembre 2004 à laquelle participeront également des membres du bonsai-club de Saint Gratien (95) et du bonsai-club du plateau picard.

la ligature deuxième partie : réunion du 18 novembre 2004

dernière mise jour le 09/09/2005