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Le 14 novembre 2004 nous nous sommes réunis pour la journée atelier d'automne sur le thème de la ligature. L'animation était assurée de mains de maîtres par Denis (bonsai club du Vexin) d'une part et Gilles (bonsai club de Saint Gratien) d'autre part. Eh oui en bonsai, la convivialité existe et c'est régulièrement que nous recevons nos amis de la région parisienne pour partager ces moments de réflexion intense, de questions existentielles (je la coupe la branche là ou pas ? oui ? bon je coupe alors... comment ça fallait pô couper ?) et de franche camaraderie, voire même de discussions pseudo-philosophiques sur les valeurs de la cuisine nouvelle en avalant deux tranches de saucisson, trois chips, (passe-moi le camembert) et puis finalement parce que c'est quand même un peu ce qui nous relie, on en revient au bonsai, son esthétique, ce qu'il représente pour nous... Sur ce que nous y voyons, ce que nous y trouvons, ce qu'on aime en lui (te resterait pas un petit bout de pain pour finir mon fromage ?) Pour être un peu plus sérieux, nous avons donc commencé par une petite introduction théorique, un rappel des éléments que vous pouvez retrouver sur la page ligature de ce site. Quels sont les objectifs ?mettre en forme sur le plan esthétique un arbre. La ligature est un tuteur perfectionné. En fonction de l'état d'avancement d'un arbre, les techniques mises en oeuvre pourront évoluer pour s'adapter aux besoins du moment. On ne peut pas nécessairement créer un arbre "fini" (si tant est qu'un bonsai est jamais fini) à partir d'un plan de pépinière. Il faut se laisser la possibilité de faire évoluer le projet qu'on a pour cet arbre en fonction de sa réaction à notre mise en culture avec tous les stress qu'elle peut générer. On peut faire plusieurs projets à partir d'un arbre, mais un seul sera réalisé : celui qui plait le plus au bonsaika, à condition que l'arbre daigne s'y prêter... Lors d'une première mise en forme, il est quasiment impossible d'arriver à un arbre "finalisé". On doit nécessairement laisser des choses "en trop" pour se laisser des possibilités d'évolution et des chances de rattraper la mort éventuelle d'une ou plusieurs branches... On commence toujours par travailler les plus grosses parties de l'arbre puis on affine. Il est indispensable de travailler sur un arbre en pleine santé, car la ligature est un stress et peut présenter un risque pour la santé de l'arbre. Donc faire un bel arbre, oui, mais surtout un arbre VIVANT et qui doit le rester... Il est indispensable de privilégier la santé de l'arbre au détriment de la finalisation de l'esthétique. Le travail de ligature dépend également de la taille du sujet brut : un énorme arbre ne peut arriver à un "produit fini" en une seule séance de ligature, c'est un travail de longue haleine. C'est pourquoi il convient de prévoir un à deux ans à l'avance les arbres que l'on souhaite travailler. On est ainsi assuré que ces arbres, que l'on connaît parfaitement, sont en bon état sanitaire lorsque l'on se décide à les ligaturer. On les aura correctement engraissé dans les années précédentes pour leur assurer une vigueur optimale avant de subir le stress de la ligature. Les différents types de filIl s'agit d'un rappel de ce qui avait été expliqué sur les qualités et/ou défauts respectifs des fils de cuivre et d'aluminium (cf. page ligature) La techniqueLa ligature est une activité qui peut paraître rebutante au départ, fastidieuse, longue mais qui apporte des résultats probants. On ne peut pas faire l'économie de cette technique, même si la tendance actuelle dans le monde du bonsai est d'obtenir le meilleur résultat possible en posant le minimum de fil. Il faut bien réfléchir au résultat escompté avant de mettre cette technique en oeuvre. C'est au moment de la mise en forme qu'on se rend réellement compte du diamètre adéquat de fil en fonction de la souplesse du bois, de sa rigidité, etc... Pour éviter d'avoir à reposer un deuxième fil, il existe l'alternative de poser un tirant ou un haubanage en complément de la ligature initiale. Dans ce cas, un ancrage solide est nécessaire car il doit servir de base fixe. C'est pourquoi la technique de pose de poids "flottants" est à éviter car le déplacement de l'arbre et de son pot, le vent ou n'importe quel élément influençant la "statique" du montage peut avoir des conséquences catastrophiques pour les branches ainsi tendues. On utilisera du raphia en protection de l'écorce lorsqu'on souhaite créer des courbes importantes, lorsque le bois de l'arbre est très cassant également et pour maintenir une humidité de surface durant les opérations de ligaturage-haubanage afin de faciliter le travail. Il sera bon dans certains cas de poser un linge humide au contact de l'écorce 48 heures avant le début des opérations pour assouplir le bois. Pour les arbres à pousse vigoureuse, tels les feuillus, la ligature s'effectuera de préférence fin mai début juin, lorsque la plus forte croissance de l'arbre a eu lieu et avant l'aoûtement (= lignification = durcissement du bois de l'année) qui, comme son nom l'indique, a lieu en août. Il ne faut pas attendre juillet pour ne pas ajouter un stress de ligature au stress hydrique inhérent à la saison. Il sera alors possible de déposer la ligature en fin d'automne. Il est important de toujours effectuer les ligatures en ayant à disposition un vaporisateur pour hydrater l'arbre durant les opérations afin de limiter le stress et d'humidifier le bois afin de le rendre plus souple. voici maintenant un petit reportage photo pour que vous puissiez vous rendre compte qu'on ne fait pas que papoter : après la théorie... la pratique Rendez vous au printemps pour une nouvelle journée atelier... dernière mise jour le 09/09/2005 |